de Walt Distrait » Mer 19 Nov 2014 15:05
Les Oberon
Esthétiquement, les Oberon sont …
Euh…
Euh…
Euh…
Bon, le logo est joli.
Ne nous voilons pas la face, l’une des raisons de la discrimination dont sont victimes les Oberon, c’est leur apparence massive, qui transformera immédiatement votre salon en boite de nuit (c’est à vous ces beaux yeux ? Nan, je dis : la musique est bonne, hein ??!) et saura ruiner sur l’instant les années d’effort de décoration de Madame tout en donnant à votre salon l’apparence d’un happening temporaire.
Tu vois le bon gout ? Et bien les Oberon c’est deux portes plus loin là-bas sur la droite.
Cependant, si dans le cadre d’une salle dédiée, cela ne pose aucun problème, n’oublions pas que l’Oberon est tout à fait cachable, intégrable plus exactement : Derrière un écran trans-sonore, bien sur. Mais aussi – méthode préconisée par Cabasse- derrière un tissus tendu. Ou bien, en construisant un meuble sur-mesure tout autours, sorte de biblio-DVD-CD thèque.
Une fois ceci réalisé, vous êtes face à un mur qui chante. Et c’est encore plus discret qu’une paire de Io.
Le son est tellement « projeté » (nous allons y revenir) que l’encastrement ne gênera en rien les performances (c’est étudié).
L’autre à-prioris limitant qu’ont les gens à leur égard concerne la taille du local à avoir. Trop de gens pensent qu’il leur faut des 100- 200 m² pour s’exprimer.
Dans mes 40m², elles sont très à l’aise, à leur place sans en faire trop : les Oberon sont domestiques. Comprenez que le son ne vous projette pas contre le mur.
Je pense que jusqu’à 30m², c’est encore bon.
En dessous, par contre, elles risquent de vous écraser, ou vous risquez de manquer de recul pour une bonne fusion des voies.
Et encore, c’est à tester.
Bien sur, c’est l’histoire de la Porsche, de la 206 et de la baguette de pain à aller acheter au village, mais bon, vous la connaissez.
J’ai entendu une variante avec un canard (belge).
Amplification
Avec 101 dB de rendement, vous pouvez les amplifier avec un walkman.
Lors de ma première écoute chez Iannoa les Oberon m’avaient semblée un peu agressives et fatigantes. C’était après une après-midi d’écoute longue et varié, et c’etait du sans doute du soit au local, soit au un mariage avec ses électroniques.
Cependant chez Narscht ou chez moi, amplifiées par des AM1000, je n’ai pas constaté cela. Au contraire, elles sont mêmes parfois douces.
J’en déduis donc que même s’il y a mieux (il y a toujours mieux), les AM 1000 sont un bon choix avec ces enceintes.
Ecoute des Oberon
En stéréo, l’Oberon surprend, et très agréablement. Vous connaissez la bande de foies jaunes qui sévit sur les forums, des durs, des blasés, à qui on ne la fait pas, des qui mettraient père et mère sur pointes découplées.
Et bien y’a a qui ont pleurés !
101 dB et 2000 w crête, ça vous pose le rapport de force. Ca vous place dans un contexte ou quoi que vous fassiez, vous perdez. Pour comparer avec une enceinte assez populaire sur les forums, la Clipper par exemple, on est à 7 dB de plus et trois fois la puissance.
Tan tan tan tan !
Ensuite, y’a l’image stéréo. La je ne vais pas donner de nom de modèles, afin de ne froisser personne. Mais les Oberon juste posées, à peine pincés, mollement travaillées ont une meilleure image que bien des anciennes que j’ai pu tester et qui ont la cote. Y’a des prétentions qui sont à revoir.
Il y a aussi l’aigu, qui sans être le plus détaillé est assez remarquable. Un mélange d’énergie, de chaleur et de détail. Très attachant.
Enfin, il ya cette lisibilité, que j’explique par le fait que cette enceinte est conçue pour travailler dans des salles remplies. C’est une enceinte qui a une très bonne diction, très articulée, on peut même parfois comprendre ce que disent certains jeunes acteurs français, pourtant pas réputés pour articuler. C’est dire.
L’Oberon est excellente sur le jazz, en particulier les vieux enregistrements avec une bonne stéréo et des big bands (grandes formations). La leur image, l’aigu, la puissance et leur énergie font remuer les pieds et je suis convaincu que c’est la (l’une des) meilleure enceinte pour écouter ce genre.
D’une manière générale, tous les concerts passent très bien sur l’Oberon. C’est d’ailleurs plus une question de nombre de musiciens que de style. Le coté cinemascope peut éventuellement gêner (ou non) avec un solo ou un trio, mais sur un orchestre il sera vraiment mis à profit.
Les écoutes de Tannhäuser, la symphonie fantastique, Cavaleria rusticana ou Tosca le confirment.
On est de l’autre coté du miroir : sur une paire d’enceintes de salon, l’écoute d’un grand ensemble peut être très bonne, timbres, aération, détails… mais il manquera toujours ce que nous avons ici, la taille, la dimension. C’est comme regarder un film sur une télé ou sur un projecteur.
La mention spéciale revient à l’Oberon centrale, de forme allongée, avec les deux 30 en Apolito. C’est je pense la meilleure enceinte centrale possible. Sa présence, sa diction et sa tenue en puissance en font le meilleur choix. Imaginez une bouche d’1,26m. Une centrale plus grosse que votre tv.
Tu peux pas test.
Oberon, enceinte de salon ?
Une paire d’Oberon se touche à peu prés dans les1500 €, ce qui en fait un choix intéressant puisqu’on est légèrement au dessus d’une paire d’Iroise (ne chipotez pas).
Et nous voila sur une route qui formerait un Y : tronc commun (filiation, performances), charme, et à l’arrivée, deux types de son différents, sans que l’un soit mauvais et l’autre bon.
Oberon contre Baltic II ?
En hifi, le match est intéressant bien que plié d’avance, la Baltic gagne. Plus musicale, meilleurs timbres, plus détaillée, etc.
Mais les deux protagonistes peuvent se serrer le câble à la fin du match avec fierté.
En HC par contre, la c’est différent : le match est intéressant bien que plié d’avance.
Euh…
En écoute instantané, la Baltic gagne le match : elle a tout bon (timbres, détails, aération, etc.) tout en ayant cette approche musicale (hifi) élégante, qui peut déplaire à certains.
L’Oberon à coté est ce skinhead un peu bourré, Doc Martens montantes, jean serré, crane rasé, bière à la main qui chante un peu faux mais avec conviction, énergie et entrain, et un talent certain. C'est plus sale, y’a un peu de sang (pas le sien) sur les pompes et la salle bouge comme un seul homme : c’est le concert d’anthologie.
Comme l’a dit très justement Narscht, les Oberon ont ce coté magique qui fait qu’on préfère regarder des films avec elles.
Et on peut d’ailleurs parler ici de haute fidélité, celle d’une salle de concert ou de cinéma car les films sonnent comme en salle.
Dernière édition par
Walt Distrait le Jeu 20 Nov 2014 09:15, édité 2 fois.
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