Voila donc un premier exemple avec la Symphonie fantastique de BERLIOZ :
Voilà un certain temps pendant lequel je ne m'étais plus exercé au commentaire d'oeuvres qui me plaisent...
Ainsi donc pour reprendre ponctuellement cet exercice qui me passionne, il se trouve que ce Week-end, je me suis replongé dans la Symphonie fantastique de BERLIOZ (1803/1869).
Je saute par dessus sa biographie que tout un chacun peut aisément retrouver.
J'en viens directement à l'approche musicale. Le romantisme en pleine apogée,(1830) voire même le "dramatisme" : "expression plutot que peinture des sentiments"disait Beethoven,
et Berlioz précise de sa plume qu'il reprend la musique là ou Beethoven l'a laissée !
Effectivement c'est une oeuvre à programme que l'on pouvait suivre sur un document explicatif remis aux auditeurs du concert...au bout du compte, les titres des mouvements ont suffit et le programme en est oublié.
Cependant pour que cela soit plus aisément compréhensible, je vous fait un raccourci de la situation :
Un jeune musicien d’une sensibilité extrème,voire maladive, d’une imagination débordante, se "choute" avec de l’opium dans un accès de désespoir amoureux. La dose, trop faible pour lui donner la mort, le plonge dans un lourd sommeil agité.
Ses souvenirs, ses sensations, ses sentiments se bousculent dans son cerveau troublé d'étranges visions, d'angoissantes pensées, le tout en images musicales. La femme aimée, cause de cet acte qui se voulait définitif, s'est elle-même transformée en une mélodie lancinante comme une idée fixe qui le hante en permanence.
Le voilà donc plongé dans ce rève, d'où cette fantastique symphonie fantastique émerge (hum, c'est exprès la répétition hein ?)
le 1er mouvement : intitulé "Passions et rèveries" est une succession d'états d'ame, de mal être, d'angoisses délirantes, de fureurs passionnelles, de tristesses mélancoliques, d'élans amoureux volcaniques, de retours de tendresses, voire de sentiments religieux et toujours la présence de cette femme par son thème aisément identifiable.
Le deuxième mouvement : "un bal" profite d'un moment de moindre activité dans son rève, et il s'installe dans une séquence calme, sereine et gratifiante.
Le troisième mouvement : "scène aux champs" il profite de ce moment agréable du "bal" pour retrouver de l'espoir de la confiance, des pensées plus riantes, dans une ambiance pastorale.
Bien sur cela ne dure pas parce que le fameux thème de la dame revient et le replonge au milieu de ses délires les plus angoissants.
C'est même encore plus grave !
Le quatrième mouvement : "marche au supplice" il rève dans une terreur de culpabillité avoir tué la femme aimée, suivez bien l'orchestration, le désordre la fureur la peur, tout y est !
d'autant que cette idée fixe, la femme, par son thème revient de nouveau le hanter, comme pour insister et appuyer là ou cela fait mal (les femmes en colères ? non ? ah bon)
Le cinqième mouvement : "Songe d'une nuit de sabbat" alors là, tout ce qu'un cerveau embrumé d'opium peut fabriquer comme images de culpabillisation font parties des délires plus qu'angoissants qui assaillent notre rèveur bien mal en point.
il entend même son propre glas sonner (les cloches dans l'orchestre, AH les Kara !) rondes de gnomes hideux, ombres affreuses, plaintes et gémissements et puis le thème fameux devenu trivial et grotesque, ah, c'est elle qui vient se réjouir pour finir son supplice.
Attention ce scénario n'est pas de moi, il est bel et bien de la main même de BERLIOZ, je le re-écris pour ne pas prendre de texte sans autorisation, mais c'est authentique de chez authentique.
Alors avec ce matériau en main, faites jouer votre imaginaire EMOTIONNEL en vous replongeant grace à votre expérience de vie dans la capacité de ressentir la musique dans cette intensité la, et par conséquent rejoignez BERLIOZ dans ses affres amoureuses ou tout simplement ...Humaines !
J'ai utilisé la version de Charles MUNCH de 1954 en SACD hybride living stéréo avec Boston.
Voilà, ce moment musical puisse-t-il vous plaire et vous aider éventuellement...