de Helvet » Mer 21 Oct 2009 20:11
Bonsoir à tous,
Je reviens dans ce sujet pour vous mettre un historique, oh ! bien succint mais qui ouvre une porte et peut fournir des clés à ceux qui se prendraient de passion pour la musique Baroque, voir pour la musique classique en général. Comme cela nous serons plus à l'aise avec J.S. BACH...
J'ai repris la base d'un post ancien et je l'ai revisité pour l'insérer ici.
La musique BAROQUE, pour comprendre mieux nous repartons, du moyen age de la Rennaissance, pour un survol rapide, peut se décomposer en quelques termes qui eux-mêmes à leur tour peuvent servir de point de départ pour un approfondissement . Pèle mèle mais dans le sens de l'évolution :
de la Monodie > polyphonie > modal > puis tonal.
La musique BAROQUE peut tout autant que dans les mots s'approcher par l'histoire dont je vous rappelle l'évolution. Et à leur tour ces "écoles" peuvent donner lieu à de nombreuses recherches.
- 1160/1240 école Notre Dame
- 1240/1320 ARS ANTIQUA
- 1320/1380 ARS NOVA
- 1380/1400 Ars Subtilior
- 1420/1500 Ecole Franco-Flamande
- 1500/1600 Renaissance.
Voilà donc pour les musiques Grégoriennes et médievales, essentiellement religieuses et vocales.
Parallèlement bien sur l'utilisation de la musique pour le divertissement profane poursuit un chemin conjoint, parfois religieux, parfois profane : madrigaux, chorals, cantates...
On entre maintenant dans la musique BAROQUE 1607/1760 nous ne voyons que son aspect religieux. Bien sur cette
musique Baroque ne peut se laisser enfermer dans une époque, tout comme les autre arts.
Alors, reprenons un peu en amont, au concile de TRENTE, 2ème session de 1551/1552 le pape Marcel II (1501/1555),
20 jours de règne, et Jules III (1487/1555) se plaignent de la dérive de la musique à l'office, rendant celui-ci incompréhensible, et demandent à PALESTRINA (1525/1594), de revoir la musique d'église en insistant sur la compréhension des textes, de telle sorte que les fidèles ne soient pas distraits de leur piété par la musique d'accompagnement, mais bien plutot renforcés.
Cela influe sur la composition et PALESTRINA (1525/1594) élabore une révolution par un travail de génie.
Ensuite Monteverdi (1567/1643) s'engouffre dans cette voie et signe l'avènement de la musique Baroque avec
son ORFEO (1607).
C’est un fait que les recherches concernant la composition modifiant les règles des dissonances, de la mélodie, sont devenues plus strictes au cours du XVIe siècle, même si ce n’est qu’au siècle suivant que son utilisation comme ressource poético-expressive s’est développée comme restitution des émotions. Le caractère dramatique et programmatique du texte religieux, encore balbutiant au XVIe siècle, sera approfondi par l’opéra et la "seconda prattica" ou "stile moderno" de Monteverdi, ce qui constitue le changement fondamental dans la conception dramatique de la musique, tandis que d'autres restent à la "primo prattica" ou "stile antica" datant de la Renaissance.
Alors suivre l'évolution de la "musique liturgique", devient un peu plus aisé pour le fidèle, les règles sont plus claires. Elles pesent lourd y compris sur BACH, parce que encore avec lui tout comme avec VIVALDI ou PERGOLESE, le TEXTE est roi. La musique n'est pas là pour distraire du sens mais bien au contraire pour CREER, RENFORCER, ENTRETENIR la poésie religieuse d'une PIETE qui va de soi.
L'écoute de ces musiques,les messes, les chorals d'église,les passions,les vèpres,les stabat mater,les cantates d'église,TOUTES les musiques d'église ne peuvent pas être entendues SANS LEUR TEXTE. C'est impératif, sinon l'on passe à coté ! Plus même puisque VIVALDI, si important pour BACH, par réflexe ou besoin d'un support s'appuyait sur un texte même dans sa musique profane, voyez les sonnets des 4 saisons.
Plus encore, BERLIOZ, nous l'avons vu écrivait un programme ou un scénario pour la Symphonie fantastique, MAHLER pour sa symphonie TITAN, faisait de même...près de 2 siècles plus tard !!!
Tout de même, les sommets sont, de mémoire , la Messe en si, les passions, les messes, cantates d'église de BACH, les vèpres à la Vierge Marie de MONTEVERDI, les Messes, le Stabat Mater, le Nisi dominus de VIVALDI , le Stabat Mater de PERGOLESE, et combien d'autres ! Campra, Charpentier, couperin, de grigny, Lully , Marin Marais, Rameau, Ste Colombe etc...etc..., même chose pour Italie, l'Allemagne, et l'espagne.
Pour finir, l'héritier de cet état d'esprit religieux absolu mais en classique, je dirais BRUCKNER, qui utilise cette liberté orchestrale et créatrice, pour exprimer moins l'homme que la foi.
Et voila comment par une contrainte mise sur les compositeurs aboutie à une plus grande clarté à l'office, mais dans le même temps libère la créativité des artistes et leur permet, dans leur évolution personnelle de ressentir des besoins expressifs plus intenses et l'on voit bien qu'en poursuivant dans cette direction, ils se libèreront du texte religieux puis du besoin d'un texte tout court puis de toute contrainte. Passer de l'illustration pertinente des émotions d'un texte à la capacité d'illustrer des émotions issues d'abord de la société et de la culture du temps, puis des émotions de la pensée humaine proprement dite, l'âme des hommes...
La pensée, l'autonomie, la philosophie évoluent, réclamant plus de liberté, et la musique conjointement profite de cette libération et devient le vecteur signifiant, comme tous les arts en général, de l'existence des hommes.
La découverte d'un champ plus large d'expressions issu fortuitement et opportunément des exigences papales qui
influencent la technique : polyphonie, tonalité, dissonances, orchestrales, théatrales.
La culture et la nécessité impérative d'expression se renforçent d'autant plus encore des conditions peu reluisantes imposées aux compositeurs-serviteurs de la noblesse qui les maintient sous contrainte. La révolution est en marche...
Ainsi, la musique contenant les émotions cachées d'un texte religieux, peut également contenir les émotions de la pensée donc de la vie des hommes et nous voilà en marche vers la musique romantique. Voilà donc la route tracée et déblayée progressivement par Palestrina, Monteverdi, Pergolèse, Vivaldi, Bach, Haendel, et nous conduit à Mozart, Beethoven, Schubert, Brahms Schumann, Mahler. De plus en plus d'expressivité et de quète de liberté.
Rapide survol, sans entrer dans la "technique" proprement dite de l'écriture musicale. Je me serts de tout cela comme d'un référent "mental", je ne sais pas si cela vous sufit...j'espère.
Je ne connais pas chez l'être humain d'autre supériorité que la bonté (L.V.Beethoven)