Bonjour,
Dans les milieux audiophiles, on parle en ce moment beaucoup d’un nouveau critère de qualité, j’ai nommé le Dynamic Range, DR de son petit nom.
Ce nouveau venu dans le langage de notre microcosme s’est trouvé propulsé sur le devant de la scène avec la diffusion des formats à haut taux d’échantillonnage de type 24/96 ou 24/192. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’un fichier en 24/96 ou 24/192 n’est pas la garantie d’une qualité d’écoute supérieure.
En effet, il est désormais très facile de prendre un fichier 16/44 et de le reformater en 24/96. Au passage le seul changement sera son poids en terme d’octets sur notre disque dur. Sans parler du fait qu’un enregistrement raté, même s’il est fait en 24/192 demeure un enregistrement raté. Il fallait donc trouver un autre moyen d’évaluer la qualité technique d’un enregistrement.
Notre oreille étant à l’origine, un outil d’alerte (nous sommes des animaux à la base) est, comme chacun a pu le constater, particulièrement sensible à la dynamique. La musique exploite d’ailleurs cette caractéristique pour créer des effets dramatiques
Or depuis un certain temps déjà les enregistrements sont de plus en plus compressés afin d’être tout à la fois plus intelligibles dans des environnements bruyants, et plus facile à reproduire sur la dock-in station de l’Iphone des fashion victims. Avec pour corollaire d’être carrément plats et caricaturaux sur une bonne chaine.
Fort de ce constat, il était logique de tenter une évaluation de la qualité basée sur le critère de la dynamique.
Donc voici sa majesté DR propulsée au Panthéon des étalons de la qualité audiophile de nos enregistrements. Mais de quoi s’agit-il en fait ?
Pour faire simple, il s’agit de la différence entre les plus fortes crêtes et le niveau moyen d’un morceau.
Attention, on ne mesure pas la différence entre le niveau le plus faible et le niveau le plus fort (macro-dynamique), mais entre le niveau moyen et le niveau le plus fort (micro-dynamique).
Concrètement, on doit donc s’attendre à ce qu’un enregistrement soit d’autant meilleur que son DR est élevé. Autrement dit un morceau avec un DR à 20 devrait être d'une meilleure qualité technique que celui dont le DR est à 10.
Oui, mais Non !!! Parce qu’en fonction des styles de musiques, la micro-dynamique va varier de façon considérable. La musique classique et le Jazz font partie de celles qui en contiennent naturellement le plus tandis qu’à l’autre extrémité on retrouvera les styles House, Electro… Ce critère n’est donc pas un critère absolu mais doit être apprécié au sein de chaque catégorie/style de musique
Du coup, un DR à 8 sur de l’electro est très correct alors que cette même valeur sur de la classique ou du jazz frise déjà l’inacceptable. (Voir tableau).
Quoiqu’il en soit, la dynamique d’un enregistrement n’est qu’un des paramètres qui interviennent dans le plaisir auditif et est davantage un indicateur de l’état d’esprit qui régnait lors de la phase de mixage qu’un critère de qualité absolu.
Il nous donne, en quelque sorte, une partie du cahier des charges que devait respecter l’ingénieur du son (fidélité maximale ou adaptation à une large diffusion). Mais rien de plus !!!
Udayan